Le match qui devait relancer l’Union Bordeaux-Bègles après un carton face à Montauban (71-24) s’est transformé en démonstration d’efficacité… pour l’adversaire. Paris a marché sur la rencontre et s’est imposé 28-7 à Jean-Bouin, laissant les Girondins patauger dans une discipline catastrophique et des choix tactiques douteux. Résultat immédiat : les Soldats Roses remontent à la 2e place avec 10 points, l’UBB glisse à la 3e avec 9. L’air de la capitale a visiblement fait du bien à l’essentiel du jeu — conquête, jeu aérien et au sol — tandis que Bordeaux a offert un festival de fautes plutôt que de solutions.
Sur le terrain, le scénario n’a pas prêté à suspense. Carbonel a lancé la machine avec deux pénalités (6-0, 6e et 11e). Paris a ajouté une accélération en transition quand Dakuwaqa a profité d’un ballon relancé par un coup de pied par-dessus de Dakuwaqa puis d’une accélération de Ward, qui a battu Bielle-Biarrey (11-0, 15e). L’UBB, déjà sanctionnée par l’arbitre, a accumulé les fautes : 8 en première période et 16 au total, ce qui explique en grande partie son incapacité à inverser la tendance. Juste avant la pause, après un maul porté efficace, Vili a assuré le point de fixation et, dans sa chute, l’ex-joueur de l’UBB a offert la passe décisive à Dakuwaqa (18-0, 33e). La seconde période a donné une lueur d’espoir à Bordeaux : Cameron Woki a marqué pour sa 100e apparition sous le maillot girondin (18-7, 41e). L’espoir a été bref. Carbonel a ajouté une pénalité (21-7, 51e) et Gabrillagues a terminé le travail après une chistera mal ajustée de Page-Relo (28-7, 67e). À noter encore la deuxième mi-temps hachée : Paris concède cinq pénalités, l’UBB sept. Et, tenez-vous bien, Paris n’a pas même réussi à décrocher le bonus offensif tant espéré.
La lecture froide du match laisse plusieurs conclusions piquantes. Paris sort de deux revers et s’offre une respiration bienvenue sans briller outre mesure offensivement ; Bordeaux, lui, ramène une fiche pleine de promesses non tenues et une indiscipline costaud. Les deux équipes verront leur classement scruté : la journée risque bien de les faire sortir du top 6 provisoire. Paris ira défier Perpignan à Aimé-Giral la semaine prochaine ; Bordeaux aura la pression face à Lyon. Pour les supporters girondins, la déclaration est simple et sans fard : la saison est encore longue, mais les manques montrés à Jean-Bouin ne se corrigeront pas tout seuls. Quant aux Parisiens, ils peuvent savourer la victoire et laisser le bonus offensif aux regrets.