Farmingdale n’a pas été le théâtre d’un nouveau miracle. L’Europe, impériale vendredi et samedi, a simplement tenu bon dimanche pour conserver la Ryder Cup 2025, près de New York. Les Bleus — pardon, les Européens — repartent avec la coupe qu’ils avaient rapportée depuis Rome il y a deux ans. Peut-être pas le triomphe flamboyant espéré par les fans locaux, mais assez pour empêcher les États-Unis d’effacer un week-end largement gâché dès les deux premiers jours.
Samedi, la feuille de match sonnait comme une correction : 11,5 points pour l’Europe contre 4,5 pour les Américains après les rencontres en paires. Dimanche, la mécanique a grippé. Les États-Unis ont signé un sursaut spectaculaire et ont entretenu l’idée d’un « retournement à la Medinah », référence à 2012. Le public de Farmingdale, connu pour son chauvinisme et ses bousculades sonores, a mis l’ambiance — parfois au-delà des limites du fair-play. Bousculé et insulté pendant trois jours, Rory McIlroy, héros du Masters en avril, s’est incliné lors de sa seule défaite du week-end. Il reste toutefois six fois vainqueur de la Ryder Cup en huit participations, une statistique qui rassure les comptes et les statuts, même si son dimanche fut à contre-emploi. La délivrance européenne est venue d’un demi-point arraché par Shane Lowry face à Russell Henley : ce demi-point a porté le total européen à 14, le strict minimum pour repartir avec la Coupe.
Les chiffres gardent leur froide logique. Au palmarès historique, les États-Unis mènent toujours 27 à 16. Depuis l’élargissement de l’équipe européenne au-delà de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, en 1979, l’Europe mène 13 à 9. Et, sur les trente dernières années, le bilan est encore plus net en faveur des Européens : 11 à 4. Ces éléments ne suffisent pas à calmer les commentaires sur un dimanche gâché, mais ils posent quelques vérités simples : la domination européenne n’est pas un accident d’un week-end; elle s’inscrit dans la durée. Les Américains ont cru au coup de théâtre, ils ont poussé, crié et pressé. Le résultat ? Un match de calendrier serré qui a manqué la bascule.
La coupe reste en Europe, sans fanfare triomphale mais avec la satisfaction sèche de qui a rendu les armes au moment crucial plutôt que trois jours trop tard. Les supporters locaux peuvent écrire leurs retours rageurs ; l’histoire retiendra la performance globale et les statistiques. Sur le green de Farmingdale, on a vu un revers de situation dramatique, un public bruyant, des héros pris à partie et, au final, une délivrance signée Lowry. Le trophée repart vers l’Ancien Continent. Pas de miracle américain, seulement une journée de rattrapage qui n’a pas suffi.