Recrue la plus chère de l’histoire de l’Olympique de Marseille (environ 30 millions d’euros hors bonus), Igor Paixao aura pris son temps pour fournir un acte de naissance public. Blessé à l’arrivée, il n’a signé ses débuts sous le maillot phocéen que le 12 septembre. Entrées en jeu contre Lorient et le Real Madrid, premières titularisations face au PSG et à Strasbourg: un démarrage plus frêle qu’un chèque de transfert le laissait promettre. Mardi soir, en Ligue des champions, il a toutefois choisi un bon timing pour se faire pardonner. Bilan net et sans bavure: doublé (6e, 12e), passe décisive (52e) et un 4-0 face à l’Ajax Amsterdam.
La progression du joueur ne surgit pas d’un conte. Les chiffres parlent: deux buts précoces et une assistance dans une démonstration collective. De Zerbi a rappelé le contexte médical et médiatique sans mâcher ses mots. « Les critiques à Marseille sont comme le soleil à Marseille… il y en a presque tout le temps. Le soleil à Marseille est là quasiment tous les jours, comme les critiques à Marseille. Car quand quelqu’un ne sait quoi écrire quand il se lève le matin, on s’en prend à Paixao. » L’entraîneur a aussi insisté sur les deux mois de blessure et sur le travail du staff pour augmenter progressivement son temps de jeu. Sa conclusion? Un but aide la confiance et rend le travail plus positif. Résultat: sourire retrouvé et staff « très contents. »
La direction sportive suit la même partition. Medhi Benatia a dépoussiéré l’argument mercato: Paixao « est dans les prix », a-t-il plaidé, rappelant que le joueur « a prouvé en Ligue des champions » et a été « meilleur joueur de son championnat l’année dernière. » Benatia a aussi admis la réalité du dossier dès le départ: « On l’a pris blessé donc on savait. On a été presque deux mois derrière lui. » Pas d’envolée lyrique, plutôt une note pratique: le club a mis les moyens pour soigner et faire monter la fraîcheur physique. Son portrait? « Un petit qui est toujours souriant, très travailleur », venu avec sa famille et qui, selon le directeur sportif, méritait ce doublé pour l’adaptation et la confiance.
La suite reste simple et terre à terre. Un doublé en C1 ne valide pas une carrière, mais il la déclenche sous les projecteurs. Marseille récupère une arme offensive et une bonne histoire pour la presse. Reste à tenir. Si Paixao confirme samedi ou le mois prochain, les mêmes journalistes qui ont attendu trouveront de nouvelles raisons d’applaudir. En attendant, le plus dur est fait: le transfert le plus cher du club a enfin produit un numéro qu’on ne peut pas ignorer.