Un match qui se résume à cinquante centimètres de plus au-dessus de l’anneau. Valence a gagné 80-77 et, puisque les chiffres ne mentent pas, c’est bien le rebond qui a écrit l’histoire de la soirée. Pierric Poupet ne s’est pas gêné pour le souligner : « Le rebond, c’est un des basiques du basket, c’est l’histoire du match. Sur tous les postes de jeu, on a été dominés sur la présence au rebond. » La phrase est sèche, la douleur aussi : efforts défensifs faits, conversion offensive manquée. « C’était presque bien », a ajouté l’entraîneur de l’Asvel, qui tient autant à l’état d’esprit de son groupe qu’à sa lucidité sur les choses à corriger. L’essentiel, à ses yeux, reste l’unité et l’absence de frustrations affichées, des éléments dont il veut conserver la trace malgré la défaite.
Sur un plan plus technique, Bastien Vautier n’a pas cherché d’excuse poétique. Le pivot a pointé ce qui saute aux yeux quand on regarde le chrono et les possessions : « C’est sûr qu’on ne s’est pas facilité la tâche en leur donnant vingt possessions de plus pour attaquer. » Traduction simple : plus d’opportunités adverses = plus de problèmes. Il a toutefois salué l’application collective, jugeant que l’équipe « était dans le plan de jeu » et que la rencontre, dans une « belle salle », permettait d’être encouragé malgré la fin qui ne tourne pas. Du côté valencià, Pedro Martinez a livré son diagnostic sans fioriture. Il confirme un match serré, une première mi-temps où « leur défense a été meilleure que notre jeu d’attaque » et avoue que son équipe a « perdu plus de ballons (15) que d’habitude ». La statistique tombe comme un pavé : Valence a souffert au porte-monnaie balle perdue, mais a compensé ailleurs, notamment sur les rebonds offensifs, qu’il qualifie de clé du succès.
Enfin, l’air de l’Euroligue souffle plus fort que celui de l’Eurocoupe, et tout le monde l’a senti. Vautier le reconnaît : « Ça joue plus vite, plus dur, les arbitres laissent plus jouer. » Pedro rappelle que le retour en Euroligue impose des adaptations et que « les victoires seront difficiles à aller chercher ». Poupet, pour sa part, répète l’obsession formative : équipe en construction, joueurs qui découvrent le niveau et veulent apprendre. Aucun ne vend de promesses miraculeuses, seulement des constats clairs et des axes de travail. À 77-80, le triomphe est mince et leçon incluse. Les Valenciens repartent contents mais prudents ; les Lyonnais repartent avec des idées à travailler et, heureusement pour eux, un état d’esprit que leur coach aime. C’est peu, mais c’est tout ce qui leur reste cette nuit.