Il y a des jours où les organisateurs confondent complexe couvert et chambre de fermentation. Les conditions à Shanghai étaient décrites sans élégance mais avec précision : chaleur, humidité à 86 % et des courts lents qui prolongent chaque échange. Résultat immédiat : les corps souffrent et la logique du spectacle en prend un coup. Hamad Medjedovic ne s’est pas contenté de pousser un soupir ; il a tiré la sonnette d’alarme en plein match.
Le Serbe, classé 63e mondial, affrontait le Français Arthur Rinderknech au premier tour. Il a remporté le premier set, puis abandonné au début de la seconde manche. Avant de renoncer, il a dit ce que beaucoup pensent mais préfèrent formuler en privé : « How can you let us play in these conditions ? » et « Under this roof, there is no air. » Les mots étaient simples, factuels et accompagnés d’un constat visuel relayé sur les réseaux — un tweet montrant 86 % d’humidité. On peut toujours invoquer la dramaturgie sportive, mais gagner un set pour s’effondrer au set suivant indique que le problème n’est pas tactique mais physiologique.
La lenteur des courts n’aide pas. Plus longs sont les échanges, plus l’effet combiné de chaleur et d’humidité pèse sur les organismes. L’article le souligne sans fioritures : ces conditions « mettent les organismes à rude épreuve ». Et quand un joueur abandonne après avoir pris un set, les mots prennent du poids. Les citations de Medjedovic retentissent comme un reproche poli mais ferme : il pointe le toit, l’air stagnant et la responsabilité d’un cadre sportif qui devrait protéger ses athlètes, pas les cuire à petit feu. Le Français Rinderknech n’est pas décrit dans d’autres détails ici ; le fait saillant reste la plainte et l’abandon du Serbe.
Le tableau est simple et désagréable. Humidité 86 %. Toit fermé sans renouvellement d’air apparent. Match interrompu par un abandon alors que le score laissait penser à une confrontation équilibrée. Aucun miracle technique ne résoudra ce diagnostic immédiat : quand l’environnement attaque les muscles et l’endurance, le tennis se transforme en loterie de survie. Le message de Medjedovic est direct. Il n’y a pas d’exagération dans ses mots cités ; il s’inquiète de jouer dans un espace où, selon lui, « there is zero air in here ». Les organisateurs et les officiels ont désormais une question concrète à traiter, au-delà des discussions sur les classements et les calendriers.
En conclusion, on peut garder le théâtre des matches et la dramaturgie des renversements. On peut aussi exiger que les joueurs aient des conditions décentes pour se battre. Medjedovic a choisi la franchise plutôt que le sourire poli. Le bal des plaintes en coulisses était attendu ; la faire en plein court, avec un abandon à la clé, change la scène. Reste à voir si Shanghai ouvrira une fenêtre, au sens propre comme au sens figuré, ou si l’on continuera à applaudir des performances obtenues au prix d’un mal-être évident.