On savait que le football aimait les grandes illusions diplomatiques. Visites de Gianni Infantino aux États‑Unis et confidences avec Donald Trump n’ont visiblement pas suffi à convaincre l’administration américaine d’accorder des passe‑droits. Résultat : à quelques mois de la Coupe du monde 2026, organisée au Canada, au Mexique et aux États‑Unis, l’Iran risque de manquer le cérémonial le 5 décembre puisque, selon la RTBF et les éléments transmis à la presse locale, aucun visa n’a été délivré aux membres de la délégation avant le tirage au sort.
Les faits sont simples et peu romantiques. L’Iran figure parmi les 12 pays dont les ressortissants sont interdits d’entrée aux États‑Unis. Premier de son groupe lors des éliminatoires asiatiques, le pays a validé sa place pour la septième phase finale de son histoire, la quatrième consécutive. La fédération iranienne a précisé que neuf personnes, dont le président Mehdi Taj et le sélectionneur Amir Ghalenoei, n’ont pas obtenu le droit d’entrer sur le sol américain. On notera le contraste : qualification assurée sur le terrain, accès refusé dans les airs. La mémoire historique ajoute un peu d’épice : l’Iran s’était imposé 2‑1 lors de leur première confrontation au Mondial 1998, tandis que les États‑Unis avaient pris leur revanche 1‑0 en 2022 au Qatar. Statistiques factuelles, sans lyrisme.
Les responsables iraniens espèrent encore une solution et comptent sur l’intervention de Gianni Infantino pour tenter de faire fléchir l’administration. De son côté, le président Trump avait assuré en juin que les sportifs qualifiés pour la Coupe du monde 2026 et les Jeux olympiques 2028 à Los Angeles, ainsi que leurs entraîneurs, membres du staff et proches parents, seraient autorisés à entrer pendant ces compétitions. La promesse n’a pas été transformée en acte public pour le tirage au sort, ce qui explique le malaise actuel : une position présidentielle sur papier, des visas qui n’apparaissent pas pour la cérémonie. Aucune source citée dans l’article ne confirme que des mesures exceptionnelles ont été prises pour le 5 décembre.
Reste l’ironie du calendrier. Le football produit ses héros sur pelouse et ses impasses dans les bureaux. Les supporters iraniens verront peut‑être le tirage à la télévision pendant que leurs dirigeants attendent des réponses administratives. Les acteurs cités, Mehdi Taj et Amir Ghalenoei, figurent nommément parmi les refusés : difficile d’organiser une délégation sans son président et sans son sélectionneur. Que la Fifa, Infantino ou la Maison‑Blanche trouvent une parade dans les semaines à venir dépend désormais moins du ballon et plus des décisions politiques et consulaires. Pour l’heure, la compétition avance ; la comédie administrative, elle, n’a pas encore livré son dénouement.