Il y a des coachings qui ressemblent à des énigmes et des coïncidences trop bien huilées pour être innocentes. Mardi, Amine Gouiri avait observé l’humiliation à Amsterdam depuis le banc (Ajax 4-0). Prévu pour reprendre la pointe en championnat, il a finalement démarré sur le même banc à Saint-Symphorien, pendant que Roberto De Zerbi offrait sa première titularisation au jeune Robinio Vaz. Le technicien italien a fourni une explication toute prête : tactique. Metz alignait cinq défenseurs, Vaz devait « donner de la profondeur » et « a les qualités pour s’épanouir dans cette configuration ». Résultat immédiat : Vaz a livré une passe décisive à Igor Paixão sur l’ouverture du score. Tactique, hasard ou petit coup de pied sous la table pour réveiller un avant-centre ? Le mystère fait vignette.
Entré à la 64e minute, Gouiri n’a pas tardé à répondre sur le pré plutôt qu’avec des mots. Son premier geste décisif : une passe parfaite pour Matt O’Riley, dont la frappe gauche sans contrôle a terminé dans le petit filet (69e). Sept minutes plus tard, le même Gouiri s’est mué en finisseur après un petit numéro dans la surface et un une-deux avec O’Riley (76e). Jusque-là, le natif d’Annecy n’avait ni marqué ni offert de passe décisive en six apparitions toutes compétitions confondues cette saison. Après Metz (3-0), il débloque enfin ses compteurs. Le joueur a résumé sa petite remise en route avec la même confiance qu’on mettrait à rappeler un prêt : « Je n’ai jamais douté de moi… Je savais que les buts allaient arriver. » Phrase reçue, assumée, servie froide.
De Zerbi, sans surprise, s’est fait l’avocat du doute apaisé : « Je suis content et j’ai toujours été content de lui, il n’a rien à me prouver. » À lire entre les lignes, l’Italien souhaitait quand même des actes. Tous les autres attaquants offensifs — Aubameyang, Greenwood, Paixão, Weah, Gomes, Vaz — avaient déjà trouvé le chemin des filets cette saison. Le message était limpide : soit tu réponds, soit tu regardes. Gouiri a choisi la première option. Rappel utile au passage : lors de ses six premiers mois à l’OM la saison passée, il avait claqué 10 buts en 14 matches. Preuve que le talent n’était pas en question. Simplement, il fallait le réveiller.
Le récit ne se termine pas par un triomphe moral. C’est juste un épisode de plus dans la comédie des rotations et des nerfs. Gouiri a répondu quand on l’a sollicité ; De Zerbi a prouvé qu’il pouvait jouer les stratèges provocateurs. Vaz, lui, a validé sa titularisation avec une passe décisive. Tout est donc rentré dans l’ordre statistique : l’attaquant qui flanchait marque enfin, le remplaçant étonne et l’entraîneur garde la main. Reste à savoir si ce coup de théâtre suffira à apaiser les prochains dimanches ou s’il s’agira d’un simple feu de paille.











































