Le décor est simple et peu élégant : Perpignan a de nouveau perdu à domicile, 11–28 contre le Stade Français. Le président François Rivière a résumé la panoplie habituelle des nuits blanches en déclarant à l’AFP qu’il fallait « analyser clairement et surtout calmement les causes de nos difficultés, échanger avec le staff et les joueurs, et prendre les bonnes décisions ». Réunion dimanche matin avec tout le staff, entretien l’après-midi avec les joueurs leaders et, cerise sur le gâteau, une communication prévue lundi pour l’ensemble du groupe et du staff. On mesure le programme : beaucoup de paroles, un score qui, lui, ne change pas.
Le manager général Franck Azéma n’a pas pris de détours. En conférence de presse, il a posé l’alternative telle quelle : « Ou il y a une prise de conscience vraiment profonde, ou il faudra envisager autre chose ». Puis il a enfoncé le clou sur l’origine du problème : « Il n’y a rien de bon. Il y a trop de manque et ça veut dire que les choses, ils [les joueurs] ne les entendent pas. Le message que j’envoie ne passe pas ». Il a assumé la responsabilité. Les citations sont brutales, fidèles au texte. Elles disent l’essentiel : le coach entend parler dans le vide, le club convoque, le score — 11–28 — témoigne d’une incapacité collective à convertir les discours en performances.
Répéter les étapes d’une autopsie organisationnelle est rassurant pour la forme. Pour le fond, la seule statistique fournie reste le score et la mention d’une « nouvelle défaite à domicile », ce qui suffit à indiquer que le mal n’est pas ponctuel. François Rivière parle de calme et de décisions ; Azéma parle de message qui ne passe et de responsabilité. Entre les deux, on sent l’usure d’un discours devenu mécanique. Les rendez-vous sont pris, les mots sont là. Reste à voir si la « prise de conscience vraiment profonde » qu’exige Azéma prendra la forme d’actes concrets ou d’autres conférences de presse.
Les réunions et les aveux ont le mérite d’exister. Ils ne remplacent pas un plan de jeu qui gagne des matches. Et tant que le message d’Azéma restera inaudible sur la pelouse, la série de bulletins de crise risque de s’allonger.









































