La répétition commence comme un mauvais air de radio : après les cas Dembélé et Désiré Doué en septembre, voilà un nouveau solo de désaccord public entre la Fédération et le Paris-Saint-Germain. Bradley Barcola est arrivé à Clairefontaine lundi à 16 heures, document médical en main et vocation limitée — le PSG lui avait demandé une IRM le matin même du rassemblement, qui a révélé une lésion à l’ischio-jambier droit. Quelques heures plus tard, la FFF officialisait le forfait à 17 h 15 et dat[ait] la lésion depuis le match de Ligue des champions contre l’Atalanta Bergame (4-0, 17 septembre). La précision chronologique a eu l’effet d’une pique ; les deux camps, pourtant prompts à clamer dimanche que le temps des polémiques était révolu, se sont retrouvés à se renvoyer la responsabilité en public.
Du côté parisien, la réaction n’a pas traîné. Le PSG, surpris par le communiqué, a publié sur X un démenti technique : selon ses équipes médicales, aucun bilan ne faisait état d’une lésion chronique après l’Atalanta, et le club affirme que la blessure aurait été contractée à Lille, où Barcola est sorti à la 57e minute (match nul 1-1). Le club insiste aussi sur le respect du secret médical. La Fédération, de son côté, soutient sa pratique habituelle — préciser le motif des forfaits — et argue que l’IRM communiquée par le PSG montre un œdème, donc une lésion, même si celle-ci n’est pas qualifiée de grave. Conflit factuel oblige : le staff des Bleus parle d’images, le PSG parle de timing et de confidentialité. Les faits établis restent toutefois les mêmes : Barcola avait manqué la rencontre à Marseille (0-1, 22 septembre) pour un pépin à la cuisse, a ensuite disputé trois matches dont le succès à Barcelone (2-1) et a plaint toute la semaine précédente de douleurs aux ischios et d’une fatigue musculaire.
Le duel de versions n’est pas une nouveauté dans ce feuilleton médical. Didier Deschamps, selon les informations disponibles, aurait conservé l’ailier si les enjeux de la semaine avaient été brûlants ; il a choisi, au contraire, la précaution en pensant au rassemblement de novembre. Cette décision ne calme pas les esprits : la FFF souligne la fluidité des échanges avec d’autres clubs sur Mbappé ou Konaté, tandis que certains au PSG et dans l’entourage du joueur y voient une manière de souligner la responsabilité du club. Médicalement, tout le monde n’est pas loin ; communicationnellement, la partition grince. Le secret médical est invoqué par le club, mais le football est un sport où les bulletins de santé alimentent le cycle médiatique hebdomadaire, et les images d’IRM deviennent arguments dans un débat public plus large que la santé d’un seul joueur.
Faute d’un arbitre pour trancher entre les deux comptes rendus, l’affaire se referme provisoirement sur une certitude froide : Barcola ne jouera pas en bleu en octobre. Le jeune international de 23 ans est reparti de Pierre-Mauroy sans ce qu’il imaginait peut‑être quelques heures plus tôt. Les rapports entre la FFF et le PSG quittent encore un peu plus le terrain de la diplomatie feutrée pour celui des communiqués publiés au grand jour. Désabusée, la scène offre une morale simple et amère : quand l’IRM parle, deux interprétations chantent en chœur, et le joueur, lui, subit la partition.











































