Le LOSC a arraché un point face au PSG (1-1) à Pierre-Mauroy, et non, ce n’est pas l’égalisation d’Ethan Mbappé dans les dernières minutes qui a déclenché le remue-ménage médiatique : c’est plutôt le tifo des ultras du Dogues Virage Est. Les supporters ont déployé une image d’un homme devant un drapeau de la Flandre accompagnée du message « Rijsel is Vlams ». But tardif, tifo bruyant — la soirée a eu deux actes distincts.
La banderole a surtout attiré l’attention parce que le lion affiché était entièrement noir, contrairement au blason actuel qui possède griffes et langue rouges. Les DVE ont répondu, en français et en flamand, que ce choix renvoie selon eux au lion des Flandres « ramené des croisades par Philippes d’Alsace » au XIIe siècle, et qu’il vise à « incarner la force, la fierté et l’unité de notre région ». Ils ont insisté sur le côté culturel et identitaire : « Notre tifo est culturel et identitaire: il célèbre l’histoire, les racines et la fierté lilloises qui unissent tous les supporters du LOSC ». Le même communiqué reconnaît cependant une faute d’orthographe sur le mot « vlaams », rendu « vlams » sur la banderole, détail qui a fait sourire les observateurs pointilleux — et alimenté la doute.
Des internautes ont relevé des ressemblances visuelles avec des affiches de l’antenne lilloise de l’Action Française, ce qui a rendu le visuel « un brin problématique » aux yeux de certains commentateurs. Peu aidant, Tom Van Grieken, président du parti Vlaams Belang, a salué la banderole en la qualifiant de « jolie banderole réalisée par les supporters du LOSC Lille », ce qui n’a pas simplifié la lecture apolitique que revendiquent les DVE. Le club, de son côté, n’a pas mis en avant ce tifo : les photos publiées par le LOSC montrent la mise en lumière du virage Ouest, mais aucune image du tifo des DVE. Silence officiel ou tri sélectif des images ? Olivier Létang a choisi la réassurance, rappelant que le club et le sport sont apolitiques et se rangeant derrière le rappel historique du communiqué des supporters.
Donatien Drouin, leader des Dogues Virage Est, a maintenu le discours : la polémique le surprend et, selon lui, il s’agit d’un logo historique de la région plus que d’un slogan politique. Les faits posés, tout le monde campe sur sa version. Match nul sur le terrain, match nul dans la communication : les ultras revendiquent une célébration des racines, des utilisateurs de X pointent des échos idéologiques, un homme politique d’extrême droite applaudit, et le club fait mine de valoriser d’autres images. Résultat : une colère tiède, quelques commentaires en ligne, et la sensation que la frontière entre culture régionale et instrumentalisation politique reste aussi floue que le trait d’un tifo peint à la va-vite.
Le final laisse un goût sec. Le score est resté 1-1, Ethan Mbappé a sauvé les Dogues sur le gazon, la tribune a déclenché la polémique, et tout le monde reprend sa place comme si de rien n’était. La fierté régionale? Affirmée. Les interrogations? Toujours sur la pelouse, mais cette fois côté gradins.











































