Louis BIELLE-BIARREY répondait «Oui et non» à la question sur sa saison, comme si la modestie était devenue un sport complémentaire. Résultat net : deux premiers titres personnels alignés dans le même exercice — le Tournoi des Six Nations avec le quinze de France et la Coupe des champions avec l’UBB — et le genre de record qui finit toujours par réveiller les statistiques: meilleur marqueur d’essais de l’histoire de l’UBB avec 47 réalisations, obtenu «le week-end dernier contre le LOU». Il a «bien savouré», dixit l’intéressé, et il a raison : quand on empile autant de trophées et de zéros sur la feuille, il faut bien prendre le temps d’apprécier le gâteau avant que quelqu’un d’autre ne souffle la bougie.
Sur la posture du buteur pas pressé de l’afficher, Louis BIELLE-BIARREY a été clair. «Je suis un peu sur les réseaux sociaux», admet-il, puis rappelle tout de suite que «je n’y accorde pas une importance particulière». Plus intéressant : il insiste que «mon jeu ne se résume pas à marquer des essais» et énumère ce que personne ne met en story — la défense, les ballons hauts, les rucks. L’ironie tient en ceci : pendant que d’autres comptent les tries comme on collectionne des timbres, lui revendique la banalité utile du travail invisible. Damian Penaud est cité comme menace sympathique — «je sais que Damian n’est pas loin» — et le ton reste réaliste : petit clin d’œil, pas de fanfare. Le joueur reconnaît sa chance d’évoluer dans des équipes qui marquent beaucoup et qui gagnent, ce qui rend évidemment la vie plus simple quand tout le monde court dans la même direction.
La plaque tournante du prochain épisode s’appelle Stade Toulousain. La rivalité, selon lui, dure «quatre ou cinq» saisons et se lit désormais comme une série régulière du calendrier : l’UBB et Toulouse se retrouvent «à un moment ou à un autre durant les phases finales». Observation factuelle : c’est souvent Toulouse qui gagne la majorité des matches. Mieux, il ne cache pas que la finale de Top 14 perdue en prolongations face au Stade Toulousain a laissé des traces — il avoue avoir terminé la saison «un petit peu sur les rotules». Il confesse aussi une stratégie simple pour ne pas se faire dévorer : être constant. «Si on ne joue que les 20 premières minutes et que les 20 dernières, on peut prendre cher face à Toulouse», prévient-il, avant de souligner que l’UBB a pourtant gagné là-bas l’année précédente et devra s’attendre à une équipe «revancharde». Tout est posé. La maxime n’est pas nouvelle, elle est juste remise en majuscules : on gagne rarement avec des bricolages tactiques et des retours d’énergie au sprint.
Il a coupé l’été, est parti «à l’étranger», a déconnecté, et s’estime revenu «plus frais». Malgré tout, prudence et réalisme dominent ses déclarations. Louis BIELLE-BIARREY conclut sans lyrisme inutile : il se réjouit mais garde l’œil. «Il ne faut pas que je me repose trop sur mes lauriers», dit-il, et la phrase sonne moins comme une leçon que comme un avertissement. Reste à voir si, dimanche soir chez le champion en titre, les paroles tiendront la distance contre la réalité toulousaine.








































