Antoine Dupont est de retour à l’entraînement. Ce mardi, le demi de mêlée du Stade Toulousain a franchi une étape visible de sa convalescence après la grave blessure au genou contractée lors du dernier Tournoi des 6 Nations. Présent au camp dirigé par Ugo Mola, l’habituel capitaine du XV de France a entamé la session par un tennis-ballon — exercice prudent, médiatisé et, visiblement, assez brutal pour rappeler que l’ennemi numéro un reste le temps d’absence. Jack Willis, lui, a récupéré le trophée du meilleur joueur du Top 14 lors de la Nuit du Rugby la veille. Ironie du calendrier : pendant que Dupont remet un pied devant l’autre, son coéquipier glisse dans la vitrine des récompenses.
Les faits sont simples et documentés. L’entraînement de reprise a duré environ une heure. Dupont a travaillé en spécifique avec Sébastien Carrat, le préparateur en charge de la réhabilitation. Courses à allure moyenne, allers-retours dans l’en-but, quelques changements de direction : rien de traumatisant pour le commun des mortels du ballon ovale, mais suffisant pour un retour progressif après une opération sérieuse au genou. Pas un seul contact collectif répertorié. Pas davantage de séance avec le ballon de rugby, pour l’instant. L’ancien soin individuel semble refermé, mais le staff a calé les étapes : ateliers techniques avec le staff oui, entraînements collectifs non. Le joueur de 28 ans a même été victime de crampes aux pieds lors du tennis-ballon, un détail presque comique après des mois d’inactivité, sauf que ce sont ces petits contretemps qui allongent les calendriers de reprise. Le mot d’ordre officiel reste le même : pas de précipitation. Le risque de rechute existe, et Dupont lui-même affiche l’objectif d’un retour pas avant novembre.
Le tableau est clair mais sans fioritures : petite session, supervision rapprochée, prudence maximale. Après un bref aparté avec Ugo Mola, Dupont est rentré aux vestiaires. Aucun échange grandiose, aucune annonce de date ferme. Rappel pratique pour les impatients : un retour effectif en Top 14 n’est pas scellé par une apparition sur une pelouse d’entraînement. Le plan comporte des étapes, et la prochaine consiste à valider des charges plus élevées sans douleur ni signes de faiblesse. À défaut d’un ticket rapide pour le terrain, la timeline vise novembre, et le staff en fait une priorité médicale autant que sportive. Pendant que certains collectionnent des trophées, d’autres recomposent leur corps millimètre par millimètre. Peu glamour, mais nécessaire.
Conclusion moins spectaculaire qu’un essai transformé : cette reprise marque une première vraie marche de la réhabilitation, pas un sprint vers la compétition. L’important reste que les feux restent principalement médicaux et techniques, pas médiatiques. Le retour d’Antoine Dupont au haut niveau est espéré, chiffré et conditionnel. La patience, dans ce cas précis, n’est pas une vertu journalistique mais une stratégie de prévention. Et pour ceux qui rêvaient déjà d’exploits immédiats, il faudra se contenter d’un récit en plusieurs saisons.











































