Ils étaient cinq, condamnés en première instance par les tabloïds moraux, acquittés le 24 juillet par la juge Maria Carroccia et… autorisés à rejouer à partir du 1er décembre. Michael McLeod, Alex Formenton, Dillon Dube, Carter Hart et Callan Foote voient donc leur carrière reprendre, après une affaire vieille de 2018 — une accusation d’agression sexuelle dans une chambre d’hôtel après un gala de la fédération. Suspensions ? Oui : la NHL les avait mis à l’écart dès janvier 2024 lors de leur mise en examen. Résultat pratique : ils peuvent signer un contrat dès le 15 octobre et chausser les patins un peu moins de deux mois après le coup d’envoi de la saison 2025-2026. La précision administrative, toujours rassurante.
La ligue, qui avait mené sa propre enquête depuis mai 2022, n’a pas pour autant demandé à baisser les verbes. Elle a qualifié la conduite de « troublante et inacceptable » et estimé qu’une sanction formelle était nécessaire — sanction qui, au total, se sera rapprochée des deux ans. Le communiqué de la NHL ajoute que « chacun des joueurs… a exprimé ses regrets et ses remords pour ses actes ». Le syndicat, de son côté, joue le rôle du réparateur de vitres : la NHLPA se dit « heureuse que [les joueurs] aient la possibilité de reprendre » et insiste sur la coopération à toutes les enquêtes, tout en expliquant qu’une résolution évite un litige prolongé. Bill Daly, commissaire adjoint, confirme la suite des évènements avec une honnêteté froide : « Ils ne sont pas nombreux, mais certains se renseignent sur leur situation… Je ne sais pas si cela signifie qu’ils sont intéressés ou non. » Traduction non officielle : des clubs regardent, sans forcément s’engager.
La suite ? Administrative et déjà entamée. Les joueurs sortent d’un acquittement judiciaire mais entrent dans le registre disciplinaire de la ligue. Les décisions judiciaires et celles de la maison NHL ont obéi à des logiques différentes, et la sentence équivaut à un compromis négocié entre la ligue et son syndicat pour éviter la longue guerre des tribunaux. Le dossier est, selon la NHLPA, « fermé » et le retour attendu. Reste le public, les sponsors et les vestiaires : ils auront leur mot à dire, à défaut d’avoir été auditionnés ici. En attendant, cinq noms reprennent une licence sportive que la justice avait rendu, et la ligue reprend son rôle préféré — arbitrer la morale autant que le règlement. Cynisme sportif ? Peut-être. Factuel ? Assurément.