Deux ans sans match officiel et voilà Corinne Diacre de retour sur le devant de la scène, cette fois-ci pour assurer le maintien de l’Olympique de Marseille en Première Ligue. L’annonce, signée lundi selon le communiqué du club, a été accueillie par un sourire étudié et des formules rassurantes : « Rejoindre l’Olympique de Marseille est une grande fierté », a-t-elle déclaré. Stefano Petruzzo, directeur général de la section féminine, a parlé d’un « élan nécessaire pour structurer l’équipe ». Traduction immédiate : on voulait un nom, on a pris un nom. La conférence mercredi promet donc d’être aussi chaleureuse que les précédentes rencontres médiatiques entre Diacre et la presse.
Sur le terrain, les faits ne prêtent pas à l’optimisme béat. Promues après un titre en D2, les Marseillaises ont signé une entame de saison chiche : une victoire, trois défaites après quatre journées, neuvièmes sur douze. Le calendrier ne ménage pas la nouvelle entraîneure. Premier test : un galop d’essai contre Rodez (D2) en Coupe de la Ligue, puis déplacement chez le Paris FC, troisième, le 18 octobre. Pendant ce temps, l’été a laissé des traces. Un clash lors d’un amical contre le CE Europa a mené à la mise à pied puis au licenciement de Frédéric Gonçalves, remplacé par son adjoint Dalin Anrifani, et au départ de Maria Thorisdottir, partie trois jours après son arrivée. Le tableau administratif est donc aussi ramassé qu’un coup de sifflet final. Pascal Gastien, qui lui a succédé à Clermont en 2017, assure qu’elle « reste toujours droite dans ses bottes » et souligne son intransigeance sur le respect et les valeurs. On notera l’efficacité rhétorique : avec Diacre, au moins, on sait où l’on risque d’aller.
Les chiffres alimentent l’argumentaire de la maison Diacre. Sur ses deux derniers postes, elle affiche 67 % de matchs sans défaite au Clermont Foot sur trois saisons et 86 % de victoires en six années avec les Bleues — statistiques réconfortantes sur le papier mais incapables, selon l’article, de « répondre présent dans les moments qui comptent ». Détail utile : seule Marie-Charlotte Léger figure dans l’effectif marseillais parmi les joueuses qu’elle a déjà dirigées, sélectionnée trois fois en 2018. Le reste du groupe est neuf pour elle, ce qui peut être une bénédiction ou un début de guerre froide avec des joueuses restées du côté des « frondeuses » dont le nom a été souvent évoqué lors de son départ de l’équipe de France en mars 2023. Pendant ses deux années hors des bancs, Diacre a changé d’agent en avril, pris des cours d’anglais et multiplié des missions d’observation pour la FIFA et l’UEFA. Une mise à jour professionnelle, si l’on veut.
Conclusion : la promesse marseillaise est simple et brutale. Aucun ego ne doit dominer l’institution, mantra que Diacre elle‑même a rappelé en filigrane. Reste à voir si son autorité, ses statistiques et ses bonnes intentions seront suffisantes pour transformer une situation sportive précaire et un vestiaire secoué en un collectif solide. Patienter pour le verdict ? Oui, mais sans illusion romantique. Le vrai juge, comme toujours, s’appelle le terrain.











































