Le Parc des Princes a servi de double décor samedi soir : théâtre d’un show pour le Ballon d’Or et arène d’un match de Ligue 1 que le public aurait préféré sans quelques frissons médicaux. Privé de Marquinhos, Ousmane Dembélé et Joao Neves, le PSG a tout de même géré l’AJ Auxerre sur la pelouse et selon le résumé officiel s’est imposé 2-0, reprenant la tête du championnat avec trois points d’avance sur l’OM. Possession : 66% pour Paris, 34% pour Auxerre — chiffres utiles pour les amoureux des statistiques et pour les entraîneurs qui aiment répéter qu’ils contrôlent le jeu.
Sur le terrain, la recrue Ilya Zabarnyi a ouvert le score d’une volée sur un centre de Vitinha (54e), puis Beraldo a conclu une action née d’un corner joué à deux et d’un centre millimétré de Mayulu. Le gardien Léon a connu quelques sueurs froides face à Chevalier, auteur d’un arrêt capital sur une frappe enroulée de Namaso et d’un autre face à Mara dans les derniers instants. Les jeunes ont effectivement eu leur soirée : Mayulu et d’autres produits du centre ont pesé, Quentin Ndjantou (18 ans) et Mathis Jangeal (17 ans) ont vécu leurs premières minutes, et Bradley Barcola est revenu dans le groupe avant d’entrer en jeu. Luis Enrique, fidèle à son franc-parler, a lâché : « Qui dit que je suis meilleur entraîneur du monde? Il y a beaucoup mieux que moi mais ils n’ont pas les joueurs que j’ai. » Il n’a pas non plus caché son inquiétude au sujet des sorties de Vitinha et Kvaratskhelia : « Je ne peux rien vous dire (sur les sorties de Vitinha et Kvara). Il faut attendre les résultats de demain… Ce n’est pas du positif mais il faut attendre le staff médical. »
La fête a commencé avant le coup de sifflet final. Ousmane Dembélé, Ballon d’Or, n’était pas sur la pelouse mais a eu droit à son hommage ; le Parc a chanté « Et Ousmane Ballon d’or! » et un show de PLK a réchauffé l’atmosphère. Dembélé a confié sur Ligue 1+ que « Partager le Ballon d’or à la maison, ça fait toujours plaisir » et qu’il progresse en rééducation : « Je serai de retour très bientôt. » Tandis que Marquinhos brandissait un trophée et que Luis Enrique recevait celui du meilleur entraîneur, le spectacle semblait parfaitement huilé. Reste que le événement a pris des allures de doublon : célébration d’un côté, gestion des bobos de l’autre. Lucas Hernández a résumé la volonté collective en zone mixte : « La force de cette équipe est le collectif qui répond présent. Quelques jeunes de l’Académie sont montés et ils ont montré de la personnalité. »
La fin de soirée laisse un goût mi-figue mi-raisin. Victoire et récupération de la première place, oui. Mais blessures de Vitinha et de Kvara, sorties prématurées et attente des bilans médicaux, aussi. Luis Enrique se refuse à dramatiser tant que les examens n’ont pas parlé : « Il faut rester tranquilles, on cherche à surmonter ça avec la force de l’équipe et des supporters. » Auxerrois épuisés par les efforts et quelques occasions manquées, Paris a su sécuriser le résultat sans briller dans l’impact offensif. Le Parc a applaudi, les trophées ont circulé, et la Ligue des champions contre Barcelone pointe déjà au calendrier. La semaine s’annonce vivante — pour les soins, si ce n’est pour la poésie du jeu.