Taylor Fritz a transformé son statut d’hôte en avantage. N°5 mondial, il a scellé dimanche le triomphe de l’équipe Monde à la Laver Cup en battant Alexander Zverev 6-3, 7-6 (7/4). Le même Fritz avait déjà éliminé Carlos Alcaraz, n°1 mondial, la veille. Le coup de théâtre a eu lieu sur la terre… californienne : San Francisco, domicile du joueur, et terrain idéal pour rendre la vie difficile à l’Europe. Sous la houlette d’Andre Agassi, capitaine pour la première fois, l’équipe Monde a dépassé les 13 points nécessaires et conclu à 15-9 face aux Européens dirigés par Yannick Noah.
Le dimanche comptait triple : chaque match valait trois points. Le suspense a tout de même été entretenu. Alcaraz et Casper Ruud ont d’abord repris du poil de la bête en double, dominant Reilly Opelka et Alex Michelsen 7-6 (7/4), 6-1. Alex De Minaur a ensuite offert à l’équipe Monde un pas presque décisif en battant Jakub Mensik 6-3, 6-4, plaçant son camp à un succès du sacre. Alcaraz a continué à se battre et a contenu Francisco Cerundolo 6-2, 6-1, histoire de maintenir l’Europe dans la partie. Puis Taylor Fritz, qui avait déjà mis Alcaraz au tapis la veille, a signé l’acte final : 6-3, 7-6 (7/4) contre Zverev. Résultat net, 15-9, et la Laver Cup s’écrit, pour la troisième fois, au nom de l’équipe Monde.
Le palmarès garde toutefois une tournure ironique. Malgré cette victoire mondiale, l’équipe européenne conserve la main sur l’histoire du tournoi : cinq succès sur huit éditions. Le rendez-vous a été créé par Roger Federer et continuera de naviguer entre prestige et emphases médiatiques ; l’an prochain, la compétition prendra la direction de Londres. Agassi, pour sa première en tant que capitaine, repart avec un trophée. Fritz, pour sa part, laisse la salle avec deux victoires notables : Alcaraz puis Zverev. Les chiffres restent simples et implacables : 6-3, 7-6 (7/4) ; 6-2, 6-1 ; 6-3, 6-4 ; et le total final, 15-9.
En apparence, la chronique raconte une lutte équilibrée achevée par un joueur à domicile. En réalité, c’est la répétition d’une recette : un grand nom installé comme capitaine, des têtes d’affiche qui basculent, et une poignée de matches décisifs qui font tout basculer. London la suit au calendrier ; l’Europe pourra se targuer de son bilan historique, tandis que l’équipe Monde repart avec la coupe et l’orgueil. Peu de lyrisme nécessaire : juste des chiffres, des scores et Taylor Fritz qui ferme la porte.