L’OM a tiré un trait sur la rubrique faits divers du mercato et livré, en une semaine, la collection complète des bonnes nouvelles. Victoire dans le Classique contre le PSG (1-0), succès à Strasbourg (1-2) et démonstration à domicile contre l’Ajax Amsterdam (4-0) lors de la 2e journée de la Ligue des champions : huit jours parfaits, affirme le club. Roberto De Zerbi a résumé la situation avec la simplicité d’un homme qui vient de récupérer la télécommande : « Je pense que quelque chose a changé quand le mercato s’est terminé, quand Aguerd, Pavard, O’Riley, Traoré, Vermeeren sont arrivés ». Du coup, la bonne humeur et l’optimisme seraient revenus. Et puisqu’il faut des symboles, on retiendra qu’Aubameyang a enlevé son brassard pour le donner à Hojbjerg à l’entrée du second acte, « sans que personne ne le lui ait demandé », selon l’entraîneur.
Les chiffres ne mentent pas beaucoup : quatre victoires sur les cinq rencontres disputées depuis la fin du mercato. Le seul accroc reste une défaite au Real Madrid (2-1), entachée d’un penalty, que l’article qualifie de « généreusement accordé ». Le mercato « encore très agité » dont parle De Zerbi a donc produit des effets rapides. Médiateur officieux et directeur sportif, Medhi Benatia n’a pas caché sa satisfaction ni son agacement passé : « Au début de l’été, il n’y avait pas de sérieux de la part de certains joueurs », a-t-il confié au Corriere dello Sport. Retards et « mauvaises attitudes » avaient valu à la direction de remettre de l’ordre. Avec Pablo Longoria et De Zerbi, Benatia affirme qu’ils ont « immédiatement pris le contrôle de la situation, et comme on a un groupe sain, les choses se sont mises en place. »
Le décor veut qu’on célèbre cette forme retrouvée au Vélodrome. Benatia a savouré la soirée, évoquant « beaucoup de satisfaction, aussi bien dans le jeu que sur le résultat » et parlant d’un record d’affluence, toujours bon pour la photo. Il a rappelé que l’historique marseillais en Ligue des champions était « un petit peu compliqué », d’où l’importance d’offrir une victoire aux supporters. La direction affiche par ailleurs son plaisir devant la capacité d’adaptation des recrues : « On est sur une adaptation un petit peu rapide. Ça fait plaisir. C’était un petit peu le doute sur le mercato ‘un peu tardif’, mais aujourd’hui ils ont répondu, je suis content pour le petit Paixao, je suis très content pour Vermeeren. » Les entrants ont brillé, visiblement.
Reste que le récit héroïque a ses réserves. La semaine parfaite vient après un été marqué par une bagarre entre Adrien Rabiot et Jonathan Rowe et des critiques internes sur le comportement de certains. Les victoires récentes corrigent la trajectoire mais n’effacent pas les signaux d’alarme. Le collectif semble rajeuni et plus cohérent pour l’instant. Les résultats donnent raison à De Zerbi et Benatia, et les supporters peuvent se permettre un sourire plus large qu’à l’accoutumée. Toutefois, la Ligue des champions, comme la routine d’un mercato agité, n’est jamais loin : il suffira d’une nuit sans rêveries pour rappeler que la perfection, même temporaire, reste fragile.