Il y a des réveils plus doux que d’affronter le 41e joueur mondial qui, à 28 ans, dispute son premier huitième de Masters 1000. Face à Jaume Munar, Novak Djokovic a pris le match à bras-le-corps : break précoce pour mener 3-1, temps mort médical pour se faire masser le mollet gauche, puis confirmation du break avant de conclure la première manche 6-3 sur une attaque décroisée en coup droit. Succinct et efficace. Le décor était planté et la routine Djokovic — breaker tôt, appuyer au bon moment — fonctionnait comme une vieille machine bien huilée.
Munar n’a pas fait semblant de subir. Plus confiant, il a fait courir le Serbe et transformé la rencontre en série de rallyes où l’effort et l’audace ont fini par payer. Djokovic a même concédé une première balle de break à 4-3, sauvée par un coup droit décroisé qui forçait l’erreur adverse. L’occasion a resurgi à 6-5 : Munar a cette fois poussé le Serbe à la faute au terme d’un « rallye », et est revenu à une manche partout. Scène suivante, Djokovic s’affale sur le court, laissant percer le doute sur sa capacité à continuer. Les fans, eux, ont retrouvé une image peu ragoûtante remontant à deux jours plus tôt, lors de son 16e de finale face à Yannick Hanfmann, quand les vomissements s’étaient invités au spectacle. Peu spectaculaire, mais factuel : le match a repris. Le Serbe a finalement glané les ressources nécessaires pour breaker Munar deux fois dans la manche décisive et s’imposer après 2h40 de bataille.
La suite s’annonce presque sans suspense sur le papier. Djokovic, en quête de son 101e titre ATP, compte sur Shanghai pour garnir encore un peu son armoire à trophées. L’absence de Sinner, Alcazar et Zverev, mentionnée dans le compte rendu, le place en grand favori pour ce Masters 1000. Prochaine étape : Zizou Bergs (44e), tombeur de Gabriel Diallo (35e) sur le score 3-6, 7-5, 7-6 (10/8). Simple rappel des faits, mais utile pour mesurer le chemin restant : derrière le nom « favori », il y a toujours un tableau, des matches serrés et des adversaires prêts à profiter d’un faux pas.
En guise de conclusion, retenons l’essentiel sans lyrisme inutile : Djokovic a tenu, parfois en marchant sur les braises. Il est capable de s’effondrer un instant, de rappeler qu’il n’est pas inusable, puis de revenir et fermer la porte. Les spectateurs ont soupiré, applaudi, puis rangé leurs inquiétudes avec une pointe d’exaspération admirative. Reste que cette performance laisse le goût d’un classique Djokovic — solide quand il le faut, laborieux quand le corps proteste — et l’impression qu’à Shanghai, il n’est pas venu pour faire de la figuration.








































