Ah, le rugby. Ce sport où des colosses transpirants se plaquent joyeusement dans la boue, où l’on célèbre la troisième mi-temps plus que la première, et où les règles semblent avoir été inventées un soir de pub trop arrosé. Et pourtant, derrière les mêlées qui ressemblent à des embouteillages de sumotoris, se cache une histoire vieille de près de deux siècles. Préparez-vous à revisiter le passé de ce sport viril et élégant… enfin surtout viril.
Tout commence en 1823, dans la ville anglaise de Rugby (oui, les mecs n’ont pas cherché bien loin pour le nom). Lors d’un match de football, un certain William Webb Ellis aurait eu la lumineuse idée de ramasser le ballon à pleines mains et de foncer tout droit, ignorant les règles. Résultat : au lieu d’être puni, il est devenu le saint patron officieux d’un nouveau sport. Comme quoi, enfreindre les règles peut parfois rapporter gros.
Rapidement, les écoles britanniques s’approprient cette variante musclée : mêlées, touches, plaquages, tout est bon pour transformer une partie en bataille rangée civilisée. Le jeu s’exporte vite dans les colonies, car rien de tel qu’un ballon ovale pour occuper les soldats et canaliser leur énergie. Les Français, eux, y ajoutent une petite touche de romantisme : courir avec panache, perdre avec style, et célébrer la victoire autour d’un verre de rouge.
Au XXᵉ siècle, le rugby se divise en deux grandes familles : le rugby à XV (celui des gentlemen qui aiment souffrir longtemps) et le rugby à XIII (celui des rebelles qui voulaient un peu plus de spectacle et un peu moins de règles obscures). Et puis, au XXIᵉ siècle, arrive le rugby à 7 : version accélérée, taillée pour la télé et les Jeux Olympiques. Parce que même les gros costauds doivent apprendre à courir vite pour plaire au public.
Quant à la fameuse Coupe du monde, créée en 1987, elle est devenue le temple des Haka intimidants, des drops de dernière seconde et des cœurs brisés (n’est-ce pas, les Bleus ?). La Nouvelle-Zélande a transformé le rugby en religion nationale, l’Angleterre en excuse pour boire des pintes, et la France en drame shakespearien à chaque finale.
Bref, le rugby, c’est l’histoire d’un gars qui n’a pas respecté les règles et qui a inventé un sport où l’on se tape dessus légalement. Aujourd’hui, c’est un spectacle mondial, mais la vérité reste la même : on y va pour voir des types costauds s’écraser les uns contre les autres… et pour la troisième mi-temps. Parce qu’au fond, le rugby, c’est surtout une excellente excuse pour boire un coup entre copains.