Ancien directeur de l’académie Bollettieri et aujourd’hui consultant pour Tennis Channel et ESPN, Jimmy Arias ne se retient pas. Publié le 5 octobre 2025, son constat tient en trois mots cruels : « Je déteste l’évolution du jeu actuel. » Court, tranchant, et parfaitement calculé pour réveiller les nostalgiques des tableaux tactiques. Arias n’entame pas une leçon de nostalgie sentimentale. Il parle de compétences, de stratégies et d’un art qu’il juge en voie d’extinction.
Il énumère les symptômes sans détour. Autrefois, dit-il, le tennis était un exercice tactique : identifier la faiblesse adverse, construire le point, forcer l’erreur. Aujourd’hui, observe Arias, ces mêmes faiblesses ne sortent que sous la pression. Les joueurs, continue-t-il, répètent désormais qu’ils se concentrent exclusivement sur eux‑mêmes — « je vais jouer mon jeu » — et il avoue qu’il déteste cette tournure. Phrase exacte dans le texte : « c’est pourquoi tant de joueurs aujourd’hui vous disent qu’ils se concentrent uniquement sur eux‐mêmes, ‘je vais jouer mon jeu’, je déteste ça. » On lui prête peu d’indulgence. Il regrette surtout la disparition d’une compétence précise : savoir faire mal jouer l’adversaire. Pour Arias, ce n’est pas une préférence esthétique, c’est une compétence qui disparaît. Il la nomme, la regrette, la veut de retour.
Le ton pique, mais reste factuel. Arias ne cite aucun joueur ni aucun match précis dans cet entretien relayé le 5 octobre 2025. Il ne propose pas non plus de remède miracle, juste une constatation professionnelle. Consultant sur des plateaux comme Tennis Channel et ESPN, son discours se veut une alerte technique plus qu’un pamphlet. L’ironie naît du contraste : celui qui a dirigé l’académie Bollettieri — siège de nombreuses approches formatrices — assène que le métier se rétrécit à l’autocentrage du joueur. Moins d’analyse adverse, plus d’obsession du « jeu personnel ». La phrase « c’est une compétence, et c’est une compétence qui n’est plus vraiment utilisée » résonne comme une condamnation professionnelle plus qu’un simple regret de vieux coach.
En résumé, Arias n’invite pas à une révolution romantique. Il livre un constat de praticien, sans fioritures : le tennis s’est recentré sur l’individu au détriment de la tactique visant l’autre. Reste l’ironie : le public continue d’applaudir les coups, mais selon lui, on applaudit désormais moins l’art de désorganiser l’adversaire que la répétition d’un plan intérieur. Subtilement désabusé, il met ses observations sur la table et s’en retourne aux plateaux de Tennis Channel et ESPN, laissant à chacun le soin de décider si la perte qu’il regrette mérite un retour en arrière.







































