Ah, le tennis. Ce sport élégant, où l’on se régale d’échanges millimétrés, de revers somptueux et… de hurlements gutturaux qui font passer un match pour une séance de yoga ratée. Mais derrière les short blancs impeccables et les coupes de champagne en tribune, se cache une histoire vieille de plusieurs siècles. Spoiler : à l’origine, on ne jouait même pas avec des raquettes.
Le tennis descend du « jeu de paume », un divertissement prisé par la noblesse française au Moyen Âge. À l’époque, les joueurs frappaient la balle avec la paume de la main (d’où le nom, oui), puis avec des gants, avant que l’idée brillante d’utiliser une raquette n’apparaisse au XVIᵉ siècle. Henri IV en était fan, tout comme Louis XIV qui préférait transpirer dans ses galeries plutôt que sur les champs de bataille. On comprend mieux pourquoi on l’appelait le « sport des rois ».
La version moderne, celle avec gazon et étiquette guindée, voit le jour en Angleterre au XIXᵉ siècle. En 1874, un certain Major Walter Clopton Wingfield codifie le « lawn tennis » (tennis sur pelouse), histoire de donner une occupation chic aux après-midis ennuyeux de l’aristocratie victorienne. Et comme toujours, quand les Anglais mettent des règles sur un jeu, ça devient sérieux.
Rapidement, les tournois fleurissent : Wimbledon en 1877 (parfait pour montrer ses chapeaux ridicules), l’US Open en 1881, Roland-Garros en 1925 et l’Open d’Australie en 1905. Ces quatre tournois formeront plus tard le fameux « Grand Chelem », que tout joueur rêve de décrocher… et que très peu arrivent à aligner. Federer, Nadal, Djokovic et Serena Williams, eux, en ont fait une habitude agaçante pour leurs adversaires.
Mais le tennis n’est pas qu’affaire de records : c’est aussi un théâtre de drames. De McEnroe qui insulte l’arbitre à Monfils qui transforme un match en cirque, en passant par les matches-marathons de douze heures où l’on se demande qui craquera en premier : le joueur, le public, ou la chaise de l’arbitre. Sans oublier l’inévitable question du bruit : fallait-il inventer des bouchons d’oreille pour supporter les cris de Sharapova et compagnie ?
Bref, le tennis, c’est un sport où l’on se prend très au sérieux pour frapper une balle jaune qui ne demande rien à personne. Entre traditions aristocratiques et gladiateurs modernes, il n’a pas beaucoup changé : toujours du spectacle, beaucoup d’ego, et surtout des spectateurs prêts à payer un bras pour voir deux joueurs s’envoyer des aces. Le tennis, c’est un peu comme la vie : ça se joue en sets, ça se gagne au mental… et ça finit toujours par un tie-break.