La convocation ressemble à une alternative au miracle : Jean-Philippe Mateta, 28 ans, a décroché sa première sélection en équipe de France parce que Désiré Doué, Rayan Cherki, Ousmane Dembélé et Marcus Thuram sont indisponibles. Crystal Palace a donc un avant-centre appelé pour la première fois chez les Bleus, et l’incertitude autour de la cheville de Kylian Mbappé ouvre la porte à un éventuel premier match les 10 et 13 octobre, contre l’Azerbaïdjan et l’Islande, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Le timing est aussi glorieux que fragile : opportunité née d’absences, pas d’un coup de foudre collectif.
Sans complexe, Mateta accepte son nouveau rôle et le décrit lui-même. Ancien de Lyon et attaquant des Eagles, il revendique un « profil atypique » : « Déjà je fais 1m93 », dit-il en riant, et il ajoute qu’il est « un peu plus costaud », tandis que les autres « sont plus rapides ». Il revendique l’instinct du buteur, le jeu de tête et la conservation du ballon. L’ironie tient au constat : on célèbre l’ « atypique » quand la sélection manque d’options, et l’arme principale s’affiche en centimètres. Didier Deschamps, selon Mateta, a validé le choix et lui a demandé de se détendre : « il m’a fait comprendre que ce choix était mérité. Il m’a dit : ‘libère-toi, sois à l’aise, joins-toi au groupe, ne te prends pas trop la tête’ ». Traduction officielle : sois toi-même, mais avec le maillot bleu.
Le ton reste pragmatique côté joueur. « Moi, je prends ce qu’on me donne », assume-t-il, prêt à entrer quel que soit l’adversaire ou le temps de jeu. Il confirme aussi sa confiance offensive : « Une opportunité de marquer contre cette équipe ? Oui, je pense que je peux marquer, mais pas que contre l’Azerbaïdjan (sourires) ». Pas de grandiloquence, juste la promesse d’un travail à 100 % si l’entraîneur le jette sur le terrain. Reste à voir si ce « prendre ce qu’on me donne » suffira à transformer une sélection motivée par les forfaits en début véritable de carrière internationale.
Le conte moral est simple et un peu rude : une première sélection ne prouve pas une vocation, elle crée une chance. Mateta l’a saisie sans posture victimaire ni effets de scène, et Deschamps lui a offert l’antidote officiel au trac — «libère-toi» — phrase parfaite pour la communication de crise d’un sélectionneur. Maintenant, soit les deux semaines d’octobre valideront que la convocation n’était pas un coup de bluff collectif, soit elles rendront à la réalité son calme habituel. Dans l’immédiat, l’histoire tient à trois éléments factuels et peu romanesques : des forfaits, un attaquant de 1m93 qui se dit buteur, et une invitation à se relaxer avant d’entrer en jeu. Le reste, comme toujours, dépendra du terrain.











































