Rien ne change vraiment quand il s’agit de Giovanni Mpetshi Perricard face à Lorenzo Musetti : la série d’écueils se prolonge. Ironie du calendrier, la première victoire du Lyonnais contre un top‑10 attend toujours son heure — six défaites en six matches contre des joueurs classés dans le top dix, si l’on en croit le carnet d’adresses. Vendredi, au premier tour du tournoi de Pékin (ATP 500), la quatrième confrontation entre les deux hommes a rendu son verdict habituel : Musetti s’impose, 7‑6, 6‑7, 6‑4.
Le match a eu tous les ingrédients d’un feuilleton déjà vu. Quatre duels au compteur, trois succès italiens avant ce vendredi — deux l’an dernier, un cette saison — et un scénario familier de sets décidés au jeu décisif. Musetti, actuel 9e mondial et tête de série n°4 à Pékin, a empoché le premier tie‑break 7‑3. Le deuxième a souri au protégé d’Emmanuel Planque, qui a ainsi encore forcé le théâtre du tie‑break. À mi‑set, Musetti a demandé à se faire masser la cuisse gauche ; les supporters français ont un instant envisagé un abandon salvateur pour « GMP ». L’espoir a été de courte durée. Le jeune Lyonnais — 22 ans, grand serveur, demi‑finaliste malheureux à Winston‑Salem en août dernier — a lâché un break trop tôt dans la troisième manche (égalité 1‑1, puis décalage fatal) et la fin a ressemblé à un refrain entendu : il n’a pas tenu la distance.
Le parcours récent du Français invite à une nuance pesante. Le 36e au classement lundi avait pourtant montré des signes : il avait pris les devants à Flushing Meadows, et s’était approché de l’exploit contre Taylor Fritz à Wimbledon. Ceux qui aiment les histoires d’ascenseurs émotionnels, cependant, n’ont pas manqué leur dose. Ce vendredi, le match s’est joué sur des marges minces — deux tie‑breaks, une pause massage, un break tôt dans la dernière manche — mais Musetti a su en avoir un peu plus quand il le fallait. Résultat : quatrième victoire italienne en quatre duels et toujours pas de première pour Mpetshi Perricard.
Adrian Mannarino récupère la scène suivante : il affrontera Musetti au tour suivant et, selon l’article, aura l’occasion de « venger son jeune compatriote ». Formule charmante pour résumer que le flambeau de la déconvenue nationale passera désormais à un autre. Pour Giovanni Mpetshi Perricard, la fiche reste factuelle et sévère : proche à plusieurs reprises, mais incapable de franchir ce siphon particulier nommé Lorenzo Musetti. Le suspense n’est plus dans le résultat, mais dans la date à laquelle ce jeune serveur imposera enfin une première victoire contre sa bête noire. Jusque‑là, il reste l’éternel presque‑homme des exploitations manquées, avec du talent et un retard de finition qui commence à peser.