On aurait pu parier sur un retour express. Non. Marcelo Teixeira, président de Santos, a calmement annoncé dimanche que Neymar ne reviendra pas avant novembre. La précision administrative fait plaisir : la projection médicale table sur un retour « pour aider l’équipe » à compter de ce mois-là, soit juste à temps pour les dernières journées d’un championnat qui s’achève les 6 et 7 décembre. Précision utile : Santos se bat pour éviter la relégation. Glamour et enjeux, tout y est.
La lésion du muscle fémoral de la cuisse droite, contractée lors d’un entraînement à la mi-septembre, impose encore environ six semaines de rééducation selon les médecins. Depuis son retour à São Paulo en début d’année, le numéro 10 de 33 ans n’a pas eu la paix : 21 rencontres disputées et six buts marqués, mais surtout une succession de pépins physiques qui l’ont empêché d’être un titulaire régulier. Dimanche, Santos a fait match nul 2-2 contre Bragantino et pointe à 27 points, seulement cinq de mieux que Juventude, premier relégable. Le timing, dans ce cadre, pourrait faire rougir un chronométreur suisse.
Le dossier a aussi un volet international. Neymar n’a plus porté le maillot du Brésil depuis octobre 2023, date de la rupture du ligament croisé du genou gauche subie à Montevideo lors de la défaite 2-0 contre l’Uruguay. Cette rupture, survenue deux mois après son arrivée à Riyad, l’a tenu éloigné des terrains pendant un an. Bilan à Al-Hilal : sept matches, un but et trois passes décisives. Côté sélection, le nouveau sélectionneur Carlo Ancelotti a été clair, et la citation se passe de gants : « Je veux qu’il soit vraiment bien pour être en mesure de jouer. » L’Italien ajoutait encore en septembre à L’Equipe que Neymar « pourra participer à la Coupe du monde s’il est bien physiquement » et que, d’un point de vue technique, il n’y a « pas à discuter ». Le coach a donc posé la facture : la condition physique d’abord, le reste ensuite.
On peut sourire de la pureté de la logique sportive. Neymar a affirmé que son absence du dernier rassemblement était un choix tactique, ce qu’Ancelotti a balayé avec des « critères physiques ». Santos, de son côté, attend un renfort espéré pour la fin de saison. Les faits sont simples : blessure en septembre, rééducation six semaines, possible retour en novembre. Les chiffres le confirment : 21 matches et six buts depuis son retour à São Paulo, 27 points pour Santos au classement actuel, et une place perchée juste au-dessus de la zone rouge. Le suspense, quand il est dicté par les calendriers des kinés et les minima de forme, conserve un petit côté tragico-comique.
Finalement, tout se résume à une échéance et à de la patience. Neymar peut revenir en novembre, à condition que les muscles et les ligaments trouvent un accord amiable. En attendant, Santos rame, le Brésil observe, et Ancelotti garde son verdict simple : prêt ou pas, on jugera sur le terrain. Les supporters se contenteront donc d’attendre le mois annoncé et d’espérer que les six semaines promises ne se transforment pas en suite inachevée.