Troisième match en huit jours, une seule modification dans le onze, et l’espoir qu’un seul joueur rende l’équipe moins fatiguée : beau pari. Eirik Horneland a relancé Aïmen Moueffek dans l’entrejeu pour tenter de redonner du souffle après Reims (3-2) et Amiens (1-0). Résultat immédiat : la première période ressemble davantage à une sieste collective qu’à un réveil tactique. Les Verts, lents dans leurs transmissions et incapables de cadrer une seule frappe, ont été dominés par Guingamp. Louis Mafouta lance l’action côté, Amine Hemia frappe, Gautier Larsonneur repousse, puis Chico Lomba dévie maladroitement dans ses propres filets et voilà Guingamp devant (0-1, 29e). Circonstance notable : c’était la première fois cette saison que Saint‑Étienne se retrouvait mené à Geoffroy‑Guichard.
La réaction verte finit par venir, mais pas grâce à un plan grandiose. Maxime Bernauer joue un corner rapidement vers Augustine Boakye ; l’attaquant fonce pour attaquer la surface et trompe Teddy Bartouche d’une frappe doublement déviée (1-1, 44e). Fin de période, score remis à égalité, et tout le monde peut croire un instant que le remède Moueffek a finalement fait effet. Hélas, le retour des vestiaires a vite remis les pendules à l’heure : Saint‑Étienne, peut‑être plus entamé par l’accumulation des rencontres, n’a pas élevé son niveau. Irvin Cardona entre à l’heure (58e) sans parvenir à ébranler la maîtrise bretonne.
La seconde période bascule clairement en faveur d’En Avant. Dylan Ourega déborde Bernauer, sa frappe est repoussée et Darly Nlandu s’engouffre sans complexe pour pousser le ballon au fond (1-2, 67e). Sylvain Ripoll peut cocher sa case « coaching payant » : deux entrants à l’heure de jeu et un but qui change la physionomie. Lucas Stassin frôle l’égalisation (74e), puis un mauvais renvoi stéphanois offre un deuxième break : Stanislas Kielt centre, Tanguy Ahile reprend au second poteau (1-3, 81e). Les échauffourées qui suivent coûtent cher puisque Maxime Bernauer écope d’une expulsion (82e), compliquant définitivement les tentatives de retour.
Michaël Nadé remet un peu de folie dans les tribunes d’une tête à la 90+2, mais la réduction du score (2-3) ne suffit pas. Saint‑Étienne encaisse sa première défaite de la saison et, par la même occasion, ne reprend pas la première place à Troyes. Le constat reste simple et cruel : une équipe qui subit physiquement et collectivement finit par lâcher prise. À force de chercher une étincelle à coups de changements minimes, les Verts ont surtout prouvé qu’une seule permutation dans l’entrejeu ne suffit pas à masquer la fatigue ni les lacunes de transmission. Soirée à ranger dans la rubrique « à vite oublier ».