Trente et un ans, un mur de 15 mètres et 6,03 secondes : Aleksandra Miroslaw a remis la cafetière sur le feu à Séoul et servi un café serré à la concurrence. Elle a effacé son propre chrono de Paris 2024 (6,06 s) en grappillant trois centièmes. Résultat affiché, record amélioré, malaise chez les autres. La finale avait les relents d’une revanche olympique et, fidèle à son rôle, Miroslaw a de nouveau pris le dessus sur la Chinoise Lijuan Deng, déjà battue à Paris. Pour ceux qui aiment les statistiques nettoyées à la louche : troisième titre mondial depuis 2018. On peut ranger l’hésitation au placard.
L’épreuve n’a pas été une promenade pour tout le monde. Capucine Viglione, meilleure représentante française, s’est éclipsée dès les seizièmes de finale, éliminée par la Chinoise Mengli Zhang. Fin du parcours, trop tôt pour espérer goûter aux phases finales dominées par… Miroslaw. La hiérarchie semble stable : d’un côté une favorite qui affine ses marques, de l’autre des prétendantes qui tâtonnent. Le spectacle conserve son caractère spectaculaire et ultra-rapide — et le chronomètre, lui, ne pardonne rien.
Les commentateurs et les réseaux n’ont pas tardé à s’emballer : a « smashed the world record ». Simple et efficace. Pas besoin d’en faire des tonnes pour souligner l’évidence : une athlète qui bat son propre record et empoche un troisième sacre mondial ne laisse pas son trône vide très longtemps. Les chiffres parlent, et ils répètent le même refrain depuis 2018.
À la fin, le constat est simple et un peu lassant pour les amateurs de suspense : Miroslaw confirme son règne sur l’escalade de vitesse. Les challengers peuvent s’entraîner, chercher la faille ou inventer des superstitions, le résultat restera factuel — 6,03 secondes sur 15 mètres. Pour les autres, il faudra se contenter des espoirs et des rêves ; pour elle, des records et des titres. Le sport conserve son ironie préférée : au sommet, tout va très vite.