Frances Tiafoe a encore échangé son mégaphone pour une comparaison publique. Cette fois, il n’insulte personne, il classe. Résultat : Novak Djokovic « ne comptait pas » dans la course avec Carlos Alcaraz et Jannik Sinner. Phrase courte, franche, directrice. Publié le vendredi 26 septembre 2025 à 16:46, le propos a suffi à ranimer les discussions circuitantes et les têtes pensantes du club des analystes.
Tiafoe a précisé sa pensée, avec la délicatesse d’un conseiller en image. « Le puzzle de chacun est différent, le style de chacun est différent. Mais le plus important, c’est l’intensité avec laquelle ils jouent, la vitesse à laquelle ils jouent. Avec Jannik, on sait à quoi s’attendre de lui chaque jour. Alcaraz me ressemble plus, dans le sens où il a un talent plus tape‐à‐l’oeil, mais son effort et ce qu’il apporte sont les mêmes chaque jour. Si je peux m’inspirer davantage de cela, apporter un effort intense à l’entraînement, tout ira bien pour moi. » On retient surtout deux choses : un compliment déguisé à Alcaraz et un manuel de motivation en trois lignes pour son propre entraînement. Pragmatique, le message se veut à la fois flatterie et plan de carrière.
Le parallèle entre Sinner et Alcaraz est beau sur le papier. Tiafoe distingue « l’attendu » chez Sinner et le « tape‑à‑l’oeil » chez Alcaraz. Traduction sans filtre : l’un est fiable, l’autre est spectaculaire. Il en conclut qu’il se rapproche davantage du spectacle contrôlé que de la constance prévisible. On trouve là une logique simple et efficace pour un joueur qui cherche sa voie. Le tirade sur l’intensité et la vitesse n’est pas surprenante. Elle rappelle que, pour Tiafoe, l’effort quotidien vaut plus que la flamboyance occasionnelle. À défaut de révolution, c’est une feuille de route honnête.
Le passage sur Djokovic, lui, mérite d’être servi froid. Le « ne comptait pas » n’est pas une analyse statistique, ni un graphique savant. C’est une sentence lapidaire qui place Djokovic hors de ce trio imaginaire. Les mots existent ; l’argumentation, pas vraiment. Reste que la déclaration fonctionne : elle secoue, provoque et repositionne les rivalités selon le prisme voulu par Tiafoe. Sans données supplémentaires, elle demeure une opinion tranchante — et parfaitement rentable médiatiquement.
On garde en tête la partie utile : Tiafoe accepte d’apprendre. Il veut s’inspirer d’Alcaraz sur l’intensité et l’effort. Il juge Sinner prévisible dans sa constance. Il exclut Djokovic de sa course, au moins dans l’économie de son raisonnement public. Que l’on soit d’accord ou non importe peu. L’essentiel est qu’il a choisi son camp, et qu’il a trouvé une excuse élégante pour rendre son entraînement plus sérieux. Le reste ? À observer sur le court, où les mots finissent toujours par rencontrer les balles.