La Fifa a levé le voile sur Maple, Zayu et Clutch. Une vidéo officielle pour annoncer ce que tout le monde attendait : des mascottes. Le décor est historique — première Coupe du monde organisée dans trois pays (États-Unis, Mexique, Canada) du 11 juin au 19 juillet 2026 — mais la solution retenue reste résolument classique : un trio nationalisé pour éviter les jalousies. Gianni Infantino l’a dit sans détour : « Plus il y a de mascottes, plus la fête sera belle! À l’image de la Coupe du Monde, Maple, Clutch et Zayu sont synonymes de joie, d’énergie et de convivialité ». Voilà pour la déclaration officielle, livrée sans humanité mais avec beaucoup d’espoir marketing.
Maple est un « élan », habillé en rouge et présenté comme « gardien de but émérite ». Son nom renvoie à l’érable, placardé au centre du drapeau canadien. Selon la Fifa, il « sillonne les provinces et territoires du Canada, tissant des liens avec les habitants et embrassant la riche culture du pays » et il « brille par son goût de l’aventure et son instinct infaillible ». Zayu, lui, est un jaguar tout en vert, qualifié de « redoutable attaquant » et placé comme porte-voix d’une « fascinante histoire » mexicaine où l’animal fut vénéré par les Mayas. Sa dénomination serait « synonyme d’unité, de force et de joie » et, toujours selon l’instance, « Zayu fait rayonner la culture mexicaine à travers la danse, la cuisine et les traditions, unissant les peuples par-delà les frontières avec passion et fierté ». Clutch complète le triptyque : un pygargue à tête blanche en maillot bleu foncé. L’oiseau est rappelé comme emblème national depuis 1782 et, selon le communiqué, est « devenu l’oiseau national en 2024 sous la présidence de Joe Biden ». Clutch « survole les États-Unis, fondant sur chaque culture, chaque sport et chaque moment avec une curiosité et un optimisme sans bornes ». Et pour couronner le tout, il est « intrépide sur le terrain et souverain en dehors », parce que rien ne vaut une mascotte qui sait aussi bien animer les tribunes que donner une leçon de leadership.
Les mascottes seront donc omniprésentes dans les stades, sur des produits dérivés et, nouveauté, dans un jeu vidéo : « FIFA Heroes sortira l’année prochaine sous licence officielle de l’instance. » Un petit pas pour le merchandising, un grand pas pour la peluche interactive. Rappel historique : la Fifa a fait entrer les mascottes dans son folklore en 1966 avec un lion anglais et ce n’est que la deuxième fois qu’un Mondial s’offre plusieurs personnages — la précédente remontant à 2002, lorsque le Japon et la Corée du Sud avaient opté pour un trio de créations futuristes orange, violette et bleue.
Le message est clair : la fête se prépare, la machine commerciale aussi. Reste à voir si Maple, Zayu et Clutch susciteront autre chose que des selfies et des étagères bondées. En attendant, la tournée promotionnelle commence et la peluche nationale a pris rendez-vous avec la caisse enregistreuse. Voilà qui promet un été bien fourni en couleurs et en licences officielles.