La mise en scène paraissait classique : Nelly Korda, Hyo Joo Kim et Akie Iwai, tête d’affiche et supposées dominatrices du Lotte Championship, prêtes à se partager les honneurs. Akie Iwai pointait seule en tête après 54 trous, ce qui promettait un duel serré. Le scénario a tenu deux jours avant que Youmin Hwang, invitée par un sponsor et pas membre du circuit américain avant la semaine, ne vienne balayer la partition attendue avec une efficacité presque insolente.
Hwang, 22 ans, avait pourtant connu un parcours à la montagne russe : leadeuse après le cut à Hawaï, elle a glissé à la deuxième place après un moving-day compliqué (75) et a démarré son dimanche timidement (un birdie, un bogey à l’aller). Le finish n’a laissé aucune place au doute. Cinq birdies sur ses six derniers trous et une carte finale de 67 lui ont offert son premier titre sur le LPGA Tour. Sa célébration était sobre dans ses mots : « Mon rêve s’est réalisé. J’ai accompli mon rêve ici. J’ai hâte de poursuivre ma carrière sur le LPGA Tour. » L’ironie du calendrier : sur 25 épreuves disputées cette saison aux États-Unis, on compte 25 vainqueures différentes. Preuve que la hiérarchie artistique se joue à chaque fin de parcours.
Le podium a, lui, gardé un air de déjà-vu dans l’inaction. Hyo Joo Kim, victorieuse en mars pour la septième fois de sa carrière au Ford Championship, prend la deuxième place à -16 malgré une ronde de 68 (sept birdies, trois bogeys). Minami Katsu complète le top 3 à -15. Nelly Korda a signé une carte de 69 (cinq birdies, deux bogeys) pour finir 4e, enregistrant son cinquième top-5 de l’année sans trouver le chemin du succés en 2025 : « C’était bien d’être dans la course. Le fait d’avoir échoué de peu m’a vraiment motivée. Il y a du travail à faire et encore quelques occasions d’ici la fin de saison. » À -14 au total, la Floridienne partage le score avec Peiyun Chien, Akie Iwai et Jessica Porvasnik, pendant que, plus bas, Adela Cernousek termine 67e (+2) après une dernière carte en 74. Partie du 10, la Française a enchaîné un début laborieux (un double, trois bogeys sur ses huit premiers trous) avant de se ressaisir (quatre birdies, un bogey).
La morale ? Le golf garde ce goût d’imprévu qui empêche toute complaisance. Quand une invitée vient décrocher son ticket pour le LPGA en claquant une série de birdies sur la fin, on se dit que la hiérarchie n’est jamais définitivement écrite. Les favorites peuvent ranger leurs discours préparés et recommencer à travailler ; les spectateurs, eux, peuvent continuer à aimer ce sport pour sa capacité à produire l’inattendu.







































